Le doute, ce saboteur silencieux 

Ce qui freine votre élan, ce n’est presque jamais un manque de capacités. Ce qui bloque votre motivation est souvent plus subtil, plus insidieux : la peur. La peur de vous tromper. De faire fausse route. De regretter un choix irréversible.

La peur peut pourtant être une alliée. Elle nous alerte parfois à juste titre, face à un risque réel, à une décision précipitée. Mais lorsqu’elle s’installe sous forme de doute chronique, elle devient un poison lent. Elle brouille les repères, paralyse les décisions, et finit par étouffer ce qui vous anime profondément.

Peu à peu, vous ne voyez plus que les obstacles. Vous vous focalisez sur les risques, les pertes éventuelles, les scénarios d’échec. Le mental, saturé d’alertes, ne laisse plus de place à l’élan du cœur.

Pour comprendre la mécanique intérieure du doute, voici l’histoire d’Emma, 33 ans.

Emma vit seule, sans enfant. Depuis des années, un désir profond l’habite : retourner vivre dans son département natal, en Bretagne, pour se rapprocher de sa famille. Ce rêve, elle le porte depuis longtemps. Mais pour le réaliser, elle devrait quitter son travail, s’éloigner de ses amis, abandonner ses repères. Tout reconstruire ailleurs. Et très vite, le vertige de l’inconnu prend le dessus.

Elle commence pourtant à se mobiliser : elle consulte des offres, envoie des candidatures. Mais le doute s’immisce partout. Elle doute de ses compétences, de son choix, de sa légitimité. Et cette hésitation se reflète dans ses démarches : ses lettres de candidature sont hasardeuses, sa voix manque d’assurance, son regard se dérobe. Comme si, au fond, une partie d’elle n’y croyait déjà plus. Elle s’auto-sabote, sans même en avoir conscience.

Face à l’absence de réponses positives, elle remet tout en question. Sa motivation s’effrite. Elle se dit que ce n’est peut-être pas le bon moment. Qu’elle a peut-être idéalisé ce retour. Ses démarches ralentissent, puis s’interrompent. Et avec elles, son élan.

Ses nuits deviennent agitées. La fatigue l’irrite, l’éloigne doucement de ses proches. Quand ses amis lui demandent où en est son projet, elle répond vaguement, sèchement parfois, pour couper court. Elle se renferme.

Et le temps passe. Rien ne change à l’extérieur, mais quelque chose en elle s’éteint doucement. Elle perd confiance en sa capacité à décider, à faire des choix justes pour elle. Son quotidien devient de plus en plus étroit, comme un vêtement trop serré qu’elle ne parvient plus à retirer. Elle se résigne peu à peu…

Car le doute est un piège mental : il vous enferme dans un processus de dévalorisation, dans lequel vos besoins profonds sont niés, mis de côté, étouffés par le tumulte intérieur de la peur.

 

Boite a outils sophro

Il est possible d’apprendre à observer le doute, à le nommer, à le désamorcer. Voici un exercice simple, inspiré de la sophrologie, pour prendre du recul et laisser à nouveau de l’espace à votre confiance intérieure.

•              Asseyez-vous confortablement, le dos droit mais détendu, fermez les yeux.

•              Inspirez profondément par le nez, retenez 3 secondes, puis expirez lentement par la bouche. Faites cela 3 à 5 fois, pour détendre le corps et le mental.

•              Imaginez maintenant que votre doute prend une forme : une ombre, une brume, un petit personnage critique, une voix. Laissez venir ce qui vient, sans juger.

•              Observez cette forme. Que te dit-elle ? Quelle peur exprime-t-elle ? Soyez curieux, comme si vous observiez quelque chose d’extérieur à vous.

•              Posez-lui mentalement ces questions : “Que cherches-tu à protéger ou éviter ?”, “De quoi as-tu vraiment peur ?”, “Et si tu te trompais ?”

•              Écoutez ce qui émerge, même si c’est flou ou irrationnel.

•              Imaginez maintenant qu’en vous se tient une autre présence : votre “témoin intérieur”, calme et lucide. Il ou elle se tient droit(e), solide, bienveillant(e). C’est la partie de vous qui sait que vous avez déjà surmonté des doutes, fait des choix, vécu des réussites. Laissez ce témoin s’adresser à votre doute, avec confiance. Ressentez ce dialogue entre peur et confiance : quelle mise au point, quel encouragement, quelle vérité souhaite-t-il lui rappeler ?

•              Ressentez ce que cela fait de voir ce doute depuis un autre point de vue. Respirez dans cette sensation d’apaisement et de sécurité intérieure.

•              Prenez une inspiration profonde, ramenez doucement votre attention à l’espace autour de vous et ouvrez tranquillement les yeux.

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