TRAVERSER UNE CRISE D’ANGOISSE
Jérôme vit dans la terreur qu’une nouvelle crise d’angoisse le submerge. Il se remémore avec justesse et douleur la violence de la dernière : palpitations, sensation d’étouffer, vertiges… Le souvenir de cette crise a laissé une empreinte invisible mais profonde. Il revoit la frayeur de ne pas comprendre ce qui se passe, la sensation que quelque chose de grave est en train d’arriver, cette peur de perdre le contrôle, de ne plus maîtriser son propre corps. Cette tempête, à la fois émotionnelle et physique, l’a bouleversé. Et elle continue de l’accabler aujourd’hui, car ce que Jérôme redoute le plus, c’est que cela recommence.
Pour que la crise d’angoisse ne soit plus une ombre menaçante voici des clés simples pour retrouver son calme dès que les premières sensations d’oppression apparaissent et alléger la peur d’une rechute. Car ce qu’il est important de comprendre, c’est que même si une crise d’angoisse est impressionnante, elle n’est pas dangereuse en soi.
Quand la crise est là, revenir au corps.
Lorsque l’on ne s’est pas mis à l’abri dès les premiers grondements de l’orage, il est trop tard pour mentaliser. Quand tout bascule, le courant du torrent de montagne est trop furieux, trop impétueux : plus rien ne l’arrête. Il est alors inutile de lutter contre l’angoisse. Plus vous résistez, plus on alimente la panique. Il faut simplement trouver un refuge, un espace où attendre que la tempête se calme.
Cet abri, on va souvent le trouver d’abord dans la respiration. Porter son attention sur le rythme immuable des mouvements respiratoires, sans chercher à les modifier, crée une sorte d’isolant face au tonnerre de panique. La respiration devient un rempart contre les pensées, la peur, l’affolement. Et peu à peu, le système nerveux s’apaise. Le souffle reprend un rythme plus doux, et les pensées de peur se tarissent.
Un autre « paratonnerre » très utile : trouver un point d’ancrage. Se caler contre un mur, tenir un objet rassurant, boire un verre d’eau. Un petit exercice peut aussi faire beaucoup : observer 5 choses que je vois, 4 que je touche, 3 que j’entends… L’objectif ? Ramener l’attention au présent et détourner le mental des pensées qui soufflent sur les braises.
Voici trois piliers pour apaiser la peur d’une rechute : déculpabiliser, relativiser, prendre soin de soi.
Déculpabilisez, car vous n’êtes pas seul(e), cela arrive à beaucoup de personnes. Et la culpabilité, sournoise, entretient le mal-être. Sans minimiser ce que vous avez traversé, relativiser permet de poser les premières pierres d’une sécurité intérieure. Car après tout, vous avez tenu bon. Vous avez traversé, affronté, respiré, repris un peu de pouvoir. Même si c’était douloureux. Même si c’était inconfortable.
Prenez conscience que plus vous vous focalisez sur l’événement, plus vous nourrissez l’état de stress. Et plus ce terrain devient fertile pour un débordement émotionnel. Vous n’avez pas à entretenir ce sol-là. Laissez votre jardin mental en friche. Et commencez à y semer des graines de calme. Pour cela, explorez ce qui vous apaise. Ce qui vous nourrit. Ce qui vous allège. Mettez en place de petites pauses régulières pour votre régénération. Respirez. Bougez. Marchez. Méditez. Installez-vous dans un rythme qui vous ramène à vous.
Boite a outils sophro
Les premières sensations d’une nouvelle crise se manifestent ? Pratiquez cet exercice express dès les premiers signes, avant que l’angoisse ne prenne tout l’espace :
- Se poser (assis ou debout), les deux pieds bien ancrés au sol.
Fermez doucement les yeux si vous vous sentez suffisamment en sécurité, ou baissez simplement le regard. Prenez conscience du contact de vos pieds avec le sol. Laissez-vous porter.
- Inspirer par le nez sur 3 secondes… puis souffler lentement par la bouche sur 6 à 8 secondes.
Ressentez l’air qui entre. Puis, comme un soupir de soulagement, laissez l’air s’échapper doucement. Plus vous allongez l’expiration, plus vous envoyez un signal de sécurité à votre corps.
- Répéter ce cycle 5 à 6 fois.
Vous pouvez accompagner l’expiration d’un mot intérieur comme : « je relâche », « je suis là », ou « je me pose ».
- Pour ancrer davantage : balayer le corps avec votre attention.
Prenez quelques secondes pour sentir vos pieds… vos jambes… votre bassin… votre dos… vos épaules… jusqu’à la tête. Comme si vous reveniez habiter votre corps, doucement, sans jugement.
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